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Lucien, Charlotte, Zoé, le chien et les chats
17 novembre 2011

Un anniversaire

L’autre jour, Lucien m’a donné cet article à lire : cliquer ici.

 

J’ai lu. Tout naturellement, s’est imposée à moi une version plausible des faits. Voici le récit de la journée de la copine comme j’imagine qu’elle pourrait le faire.

 

Ce Vendredi 11/11/11 restera comme un des moments les plus désagréables de ma vie, par la faute de Marie, une bonne fille la plupart du temps mais dotée d’un infernal besoin d'autorité parfaitement exaspérant.

 

Je vous raconte ? 

 

Marie ayant décidé de fêter dignement le soixantième anniversaire de son homme, estimant que « pour l’entame d’une décennie, on doit nécessairement marquer le coup »,  nous a demandé de l’aider à organiser une soirée "Les Copains d'Abord". Il s'agissait d’inviter une dizaine d’amis triés, par Marie évidemment, parmi les plus anciens et les plus fidèles potes de J-Y. Je l’entends encore : « Et ça tomberait bien, le Grand Georges nous a quittés voilà trente ans, et puis le concept (sic) a un côté bon enfant qui me plairait bien.»

Précisons que les potes étaient priés de laisser femme et enfants, s’ils en avaient à la maison. Le premier intéressé serait évidemment tenu dans l'ignorance—Marie n’imagine pas qu’un cadeau d’anniversaire puisse ne pas être une surprise--  et il était prévu qu'il découvre, au fur  et à mesure de la soirée, Untel « monté » du Limousin ou dela Sarthe, tel autre venu de Rouen, de Paris  ou de Dieppe, ou tout simplement de la maison d'à côté. 

 « J’assurerai »--c’est Marie qui parle—« l'essentiel (le gigot et le gâteau au chocolat), et tous ces vieux briscards se débrouilleront entre eux pour passer la soirée ensemble. J'organiserai le tout assez librement  pour que chacun se sente à l'aise et là je suis bien sûre de faire plaisir à mon homme, n'est-ce pas, ce qui est quand même le but final.  Pour que la surprise soit totale, et le concept(resic : Marie fait partie des gens qui parlent couramment de concept) respecté jusqu'au bout, je prévois de m'éclipser, mon fils sous le bras, pour aller dormir chez toi si tu veux bien. »

Je voulais bien. Comment faire autrement avec Marie.  

 Et Marie organisa le tout « assez librement » comme elle disait ; elle distribua les rôles, l’un devait apporter les hors d’œuvre, un autre les fromages… Mon homme à moi était chargé de l’apéritif.

 

Le Vendredi 11 Novembre est arrivé et Jacques, mon compagnon, s’est trouvé retenu à son travail à Paris, ce qui n’était pas prévu. Les apéritifs n’étaient pas prêts et qui croyez-vous qui passa la journée à improviser des amuse-gueules ? Cela aurait été de peu d’importance si mes deux gamins n’avaient pas passé la journée—pluvieuse de surcroit—à râler parce que la sortie cinéma promise était annulée.

Le soir, Jacques est rentré, a embarqué « ce foutu apéritif » après m’avoir vaguement dit bonsoir « Bon sang ! Je suis à la bourre ! » et avant de passer prendre Jim et de filer chez JY.

Un peu plus tard, elle est arrivée avec son gamin : « Mon organisation a bien fonctionné, finalement. Evidemment JY était un peu désorienté ; il avait du mal à croire que, définitivement, il n'y aurait aucune fille à cette soirée, ahaha ! Il s'attendait à tout moment à "voir débarquer les gonzesses". Cela lui a au moins permis de se rendre compte qu'il y tenait, finalement, à ces fichues gonzesses, bien plus qu'il n'aurait cru, eheheh. Et puis, une fois la surprise passée, il a trouvé le tout bien plaisant, et fort amical... J'ai réussi mon coup !  Enfin presque :ça n’a pas marché exactement comme prévu. Pierre, qui devait faire les hors d'œuvre,  a apporté du punch, Paul, que je croyais absent, est finalement venu, Nicolas, qui aurait dû normalement se charger des fromages, a tout oublié ! J’aurais dû m’y attendre ! Mais, bien sûr, tout cela n'a finalement aucune importance ; ce n'est pas là l'essentiel.  Tout va bien finalement. Mais Jacques n’était pas encore arrivé. Il sera bien là, au moins ? »

 Et là, les choses se sont sérieusement gâtées, quand je lui ai dit que Jacques était bien parti mais s’était probablement retardé pour passer prendre Jim : « Tu penses bien qu’il lui aura fallu aider le pauvre vieux à se préparer pour la soirée. »

« Mais, bon sang ! On aurait pu respecter mes volontés. Jim n’était pas invité !  Si Jacques tenait à le faire suivre et à se charger de le contrôler—parce que je suppose qu’il sera capable de le contrôler--, vous auriez pu au moins m'avertir et tenir compte de mon avis ; après tout, c'est moi l'organisatrice ! »

C'était  la phrase de trop.

 Sans presque la laisser "en placer une" (ce qui montre mon exaspération, parce que pour la faire taire, faut quand même se lever de bonne heure , comme elle le reconnait volontiers elle-même, avec une évidente satisfaction), j’ai explosé et je crois bien que tout y est passé : la journée que je venais de passer pour l’aider, la part que nous avions été obligés de prendre à l’organisation de « sa soirée », nombre des copains de JY nous appelant pour l’organisation des transports(ils ne pouvaient appeler chez lui sans risquer d’éventer je secret), et surtout la charge que représente Jim pour nous , parce que Jim qui est depuis toujours le copain, presque le frère de JY, qui a été longtemps le compagnon de Marie, qu’ils n’ont pas voulu abandonner lorsqu’il a commencé à développer sa terrible maladie, Jim dont JY a obtenu la tutelle, pour le maintien à domicile de qui ils se sont battus, Marie surtout, Jim est finalement notre voisin immédiat et  qui est  en "première ligne" quand le pauvre vieux, désemparé ou tout simplement souffrant de solitude, cherche du réconfort ? Et pendant ce temps-là, Marie, à40 kilomètresde chez lui, forte du devoir accompli en ayant organisé la vie de Jim à sa guise, peut vaquer tranquillement  à ses « travaux » d’écriture, car elle écrit, parait-il.

J’ai parlé de tout cela et de sa manie de vouloir organiser les choses autour d’elle, de nous prendre tous, mari, fils, copains pour des pions qu’elle pourrait déplacer à sa guise….

Son gamin, qui était là, n’a rien dit ; j’ignore ce qu’il a pu en penser.

Ils ont quand même dormi là, comme prévu. Le lendemain, nous avons été aussi « naturelles » que possible, mais elle avait l’air un peu secouée.

Pour ma part, je ne regrette rien.

 

Evidemment, tout cela est imaginaire, les prénoms sont arbitraires, les personnages ont été reconstruits à partir de ceux que la blogueuse qui signe Clopine Trouillefou présente à ses lecteurs comme réels ; mais le sont-ils ?

 

Charlotte Bergeret

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Commentaires
A
BEAUCOUP plus vache, j'aurais été!
A
Comme vous, j'avais lu son texte et, comme vous, j'avais été tenté de prendre le point de vue de la voisine.<br /> Je crois que j'aurais été plus vache que vous.
Lucien, Charlotte, Zoé, le chien et les chats
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